Stabilisation des taux

Si ceux-ci ont été motivés par les tensions observées sur les marchés obligataires, la perspective d’une poursuite du mouvement baissier des taux directeurs de la BCE conduit plutôt les banques à geler leurs positions sur un segment de marché qu’elles souhaitent réinvestir pour conquérir une nouvelle clientèle.
Certaines banques ont procédé, courant janvier, à des hausses de taux de l’ordre de 5 à 15 points de base. Toutefois, si l’on excepte ces mouvements mineurs – mais inédits depuis plus d’un an –, il est à noter que les taux demeurent stables sur notre baromètre national par rapport au mois précédent. Ils restent néanmoins inférieurs de 5 à 20 points de base par rapport à ceux constatés en décembre.

Des mouvements haussiers ont été observés au cours du mois de janvier sur les rendements des obligations d’État françaises, consécutifs aux tensions sur le marché de la dette avant l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, et à l’instabilité politique française découlant de la motion de censure. Toutefois, ceux-ci ont eu, certes, un impact réel mais somme toute limité sur le front des taux de crédit à l’habitat, à l’image de ces banques qui ont rehaussé leurs grilles.

Côté politique monétaire, l’inflation en zone euro revient peu à peu à proximité des niveaux des taux cibles de la BCE. Or la présidente de la BCE a précisé que que la zone euro n’était pas revenue à «un niveau neutre de taux ». Aussi, face à une décrue des perspectives de prix et de croissance, il y a fort à parier que l’institution mette un terme assez rapide au caractère «restrictif» du niveau des taux pour l’économie. «Ceci pourrait ainsi continuer d’alimenter à terme la révision baissière des barèmes, qui pourrait de nouveau intervenir juste avant le début du premier temps fort de l’année 2025», conclut Alban Lacondemine, président fondateur d’Emprunt Direct.