03 juillet 2023
Des hausse de taux de moindre amplitude
Les taux de crédit immobilier ont de nouveau progressé, au vu des premières grilles communiquées en ce début juillet par les établissements partenaires d'Emprunt-direct.com.
On notera que l'amplitude de la progression des barèmes s'amoindrit au fil des semaines, avec des hausses variant, selon les maturités, de 15 à 25 points de base par rapport à juin.
On observe, pour la première fois depuis des mois, une nette décorrélation entre la hausse du taux d'usure et la hausse des barèmes communiqués par les établissements bancaires. Sur les prêts d'une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans, le taux d'usure s'élève à 4,84%, tandis que, pour les prêts à taux fixe d'une durée de 20 ans et plus, ce taux règlementaire se monte pour sa part à 5,09%, soit des hausses respectives de 39 et 41 points de base. La production demeure nettement affectée par la remontée graduelle des taux observée depuis un an, et par les réticences de nombreux établissements à distribuer du crédit à l'habitat. Avec la mise en place, depuis le début de l'année, de la mise à jour mensuelle des taux d'usure, les banques avaient jusqu'ici systématiquement calqué la progression de leurs grilles sur celle des taux réglementaires, limitant ainsi de facto le potentiel en matière de prêt.
Reste que les règles prudentielles imposées par le Haut Conseil de stabilité financière n'ont fait l'objet d'aucun ajustement majeur des critères d'octroi, si on fait exception de celui acté au sein de la marge de flexibilité dérogatoire des 20%. Au sein de celle-ci, la part libre d'utilisation a en effet relevée de 20% à 30%, et celle destinée à l'achat de la résidence principale baisse de 80% à 70%, dans un souci de donner une souplesse supplémentaire pour le segment de l'investissement locatif. «L'augmentation des taux affecte davantage la solvabilité de la demande. Mais les banques ont pour la première fois depuis des mois décidé de ne répercuter peu ou prou que la moitié de l'augmentation mensuelle des taux d'usure. Ce moindre biais haussier constaté sur les barèmes pourrait annoncer le début d'une stabilisation des taux, à l'image de celle observée sur les marchés obligataires, si d'aventure les conditions macroéconomiques restaient relativement inchangées d'ici à la rentrée», conclut Alban Lacondemine, président fondateur d'Emprunt Direct.