Ile-de-France : des taux sans changement

31 octobre 2020

Ile-de-France : des taux sans changement

Le mois d’octobre n’a pas été marqué par de réel changement en matière de taux de crédit immobilier, au vu des barèmes communiqués par les banques partenaires d’Emprunt-direct.com en octobre.

Fait inédit en cette traditionnelle période de temps fort habitat, les banques n’ont pas fait évoluer leurs grilles, après une stabilité des taux en août et en septembre. La posture des institutions financières est plus que jamais à l’attentisme en Île-de-France.

Les banques restent peu proactives en matière de captation de crédits à l’habitat. Les établissements bancaires demeurent frileux sur ce segment, et sont, de fait, très sélectifs. On note l’exclusion implicite de candidats emprunteurs, à l’image de salariés de tous revenus émanant du secteur de la restauration, de l’aérien, et de certains commerces. On observe un important pourcentage de refus pour ce type de demandeurs, qui pouvaient pourtant, jusqu’en 2019, accéder sans aucune difficulté au crédit. On notera quelques mouvements d’une amplitude de 5 points de base, qui s’avèrent être tous haussiers. Les seules décotes demeurent cantonnées sur quelques profils précis en termes de revenus, d’apport et d’activité professionnelle.

Baromètre Ile-de-France – Octobre 2020

La banque de France a, en début de mois, dévoilé la production de crédit à l’habitat au mois d'août, qui avait rebondi par rapport à juillet, avec une production mensuelle de 16,4 milliards d'euros, et ce hors renégociations. On notera toutefois que les renégociations ne sont plus favorisées par la stabilité des taux. Aussi ont-elles atteint un plus bas depuis décembre 2018, à 15,2% des crédits distribués en août.

L’influence des recommandations du HCSF incite les établissements à la prudence en matière de crédit à l’habitat. Celui-ci ne les a pas, en outre, fait évoluer en septembre dernier. Or les préconisations de ce Haut Conseil de stabilité financière avait, en décembre 2019, marqué un changement de tendance majeur en matière de crédit à l’habitat, et ce bien avant la crise sanitaire. Ces critères impliquaient que les banques devaient porter une attention au taux d’effort, qui doit être inférieur à 33%. Elles appliquent en outre de plus fortes marges sur les prêts, et sont plus regardantes sur les maturités du crédit, lesquelles ne doivent pas être supérieures à 25 ans. Certains établissements bancaires enchérissent sur ces recommandations, et refusent même des crédits supérieurs à 20 ans. Ceci a un impact direct sur des profils comme les primo-accédants et investisseurs.

« On peut d'ores et déjà anticiper une stabilité des taux dans les prochains mois. Et le récent renoncement en commission mixte paritaire à une évolution législative portant sur la libre résiliation de l'assurance emprunteur qui avait été votée en première lecture, devrait valider cette tendance. La libre résiliation de l'assurance emprunteur aurait pu peser sur les marges des banques, ce qui les aurait incité à marger davantage le crédit en lui-même, via des hausses de taux. Une telle perspective est désormais écartée. », souligne Alban Lacondemine, président fondateur d’Emprunt Direct.

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